Défis du marché du travail au Maroc : Inégalités et solutions pour une meilleure inclusion des jeunes et des femmes

Dans le contexte des dynamiques économiques nationales et internationales, les jeunes marocains représentent un capital humain prometteur, mais il est sous-exploité. Le chômage, l’ampleur de l’économie informelle, et la faible participation des femmes au marché du travail constituent des défis majeurs pour le développement durable du Maroc. Selon l’OCDE, la participation des femmes au marché du travail est de seulement 20 %, contre 70 % pour les hommes. Cela souligne des obstacles structurels et culturels qui freinent la contribution des femmes à la croissance économique.

Le rapport de l’OCDE met en lumière la nécessité de revoir les politiques publiques du marché de l’emploi. Il recommande une approche intégrée tenant compte des spécificités des jeunes et des femmes, en mettant l’accent sur leur autonomisation et l’accès à des emplois décents.

L’économiste Mohamed Jedari souligne l’importance du rapport de l’OCDE, issu d’une source crédible, et appelle à la mise en œuvre sérieuse des recommandations. Il insiste sur les disparités régionales et le besoin urgent de former les jeunes, particulièrement dans les zones reculées où le décrochage scolaire aggrave les problèmes d’accès à l’emploi. Il souligne que les formations actuelles, qu’elles soient professionnelles ou académiques, ne répondent pas suffisamment aux besoins du marché de l’emploi, qui requiert des compétences variées et techniques.

La participation des femmes, bien qu’elle ait atteint 19 %, reste bien en deçà de l’objectif de 45 % d’ici 2035. Jedari estime que la généralisation de garderies gratuites dès la petite enfance serait une mesure clé pour augmenter la participation des femmes dans le futur.

Le rapport de l’OCDE recommande également de faciliter l’accès des femmes aux financements, de lutter contre les discriminations et de changer les perceptions traditionnelles des rôles de genre. La mise en place de services de garde d’enfants abordables permettrait à plus de mères d’entrer sur le marché du travail.

L’économie informelle, représentant 40 % du PIB, sans compter le secteur agricole, pose également un défi majeur. Elle freine la concurrence équitable entre les entreprises et prive l’État de recettes fiscales importantes. De nombreux travailleurs de ce secteur n’ont ni contrats ni protections sociales, et perçoivent des salaires très bas.

Jedari conclut que pour faire face aux défis de l’économie informelle, il faut des incitations telles que l’allègement de la fiscalité et des cotisations sociales, l’accès facilité aux financements bancaires, ainsi que la participation aux marchés publics. Il souligne également la nécessité de surmonter les obstacles liés aux rentes et aux licences qui poussent de nombreux travailleurs à préférer le secteur informel au secteur formel.

Enfin, l’OCDE signale une faible participation des jeunes âgés de 15 à 24 ans au marché du travail, avec un taux de participation d’environ 30 %, contre 60 % pour les 25 à 54 ans.

Lien vers l’article : العالم – تحديات سوق العمل المغربي

Related Articles

Responses